Kickoff Europe Créative

Le Kick-Off Meeting est un exercice devenu obligatoire il y a quelques années pour tout porteur de projet nouvellement soutenu par le programme Europe Créative. A Bruxelles, entre plénières et formats d’ateliers, les agents de la Commission et de l’Agence présentent le calendrier politique et les bonnes pratiques de mise-en-œuvre des projets.

Le Kick-Off Meeting est un exercice devenu obligatoire il y a quelques années pour tout porteur de projet nouvellement soutenu par le programme Europe Créative. Julie (coordinatrice du projet EEEmerging+) ne peut en être, je la remplace. Bruxelles, Hôtel de la Poste, entre plénières et formats d’ateliers, les agents de la Commission Européenne et de l’Agence de gestion du programme présentent le calendrier politique et les bonnes pratiques de mise-en-œuvre des projets.

Ces deux journées rassemblent des responsables de tous les types de projets bénéficiaires : des projets de coopération à petite échelle aux réseaux. De nombreux participants au Kick-Off connaissent bien le Programme et leurs interlocuteurs. Pour certaines structures culturelles Europe Créative est un soutien essentiel à leur activité, mais surtout elles savent mettre en adéquation leurs propres stratégies et les attentes politiques, complexes et diverses, de la Commission.

Dés le début de cette réunion, nous sommes particulièrement sensibilisés au besoin d’aider les services de la Commission à faire valoir l’importance du programme, et plus généralement de la culture, dans les politiques européennes. D’autant plus que le calendrier est particulier : les équipes de la Commission préparent le nouveau cycle du programme Europe Créative 2021-2027 et l’absence de portefeuille culture parmi les nouveaux Commissaires fait encore débat.

Au-delà de l’habituelle demande de visibilité du logo de l’Union européenne (toujours plus pressante mais bien intégrée par les bénéficiaires), il s’agit de promouvoir la dissémination des résultats des projets : conférences de presse, publications, partenariats média, réseaux sociaux, showcases… L’audience des projets (dans les temps 1.0 « le public indirect ») est devenue un élément significatif de leur évaluation.

Vue automnale de Bruxelles
Vue automnale de Bruxelles

La dissémination c’est aussi jouer au petit lobbyiste culturel : promouvoir votre projet (et son financement européen) auprès des élus locaux, nationaux, européens, des représentations de l’UE, des réseaux professionnels. C’est également produire des statistiques : collecte casse-tête de données sur les projets qui doivent nourrir une plateforme en ligne, incarnation numérique contemporaine de la bureaucratie bruxelloise à laquelle chacun se résoud.

Mais tout n’est pas calibré comme la courbure de la banane : le Kick-Off est un temps de rencontre et de débat. Sujet particulièrement important : la décision de ne pas verser une avance de subvention à plusieurs structures porteuses de projets de grande ampleur dont la capacité financière serait jugée trop faible. Celles-ci devront engager une part importante des dépenses du projet pour commencer à toucher la subvention (le soutien s’élève généralement à 2 millions d’euros). Un processus impossible pour ces structures jugées fragiles. Cette situation serait plus fréquente depuis deux ans, elle met en péril des projets importants et de grande qualité, gérés par des personnes expérimentées.

Les ateliers par subventions ou thèmes, en plus petits groupes, visent à transmettre les processus actualisés d’administration des projets subventionnés, créer de l’émulation entre les porteurs de projets et faire part des dernières réflexions de la Commission. Je participe à l’atelier sur le numérique (Digital bridges for the Creative and Cultural Sector).

Les enjeux sont importants pour le secteur culturel mais les concepts difficiles à saisir. Pourtant l’appropriation des enjeux du numérique est essentielle, même quand on s’investit dans des secteurs culturels plus traditionnels et artisanaux comme le théâtre, pour en renouveler la vision.


© Nicolas Bertrand