Atelier - Renforcer son activité à l’international par une approche en réseau.

Le Forum c'est ce grand rendez-vous organisé par le Ministère de la Culture, coordonné par Philippe Tilly, qui a rassemblé sur trois jours à Paris 2500 acteur.ices de la culture, des champs les plus artisanaux à ceux de l'industrie, des précaires aux plus institutionnels. Impossible de savoir en amont combien participeront à votre atelier, ni dans quel secteur ils travaillent.

Il s'agissait pour nous d'aborder deux sujets en lien avec les projets financés par l'UE, qui nous paraissent peu travaillés collectivement: l'une sur les réseaux, l'une des façons de préparer ses coopérations internationales, l'autre sur les effets des projets en coopération sur la structure. Je vais développer ici comment nous avons conçu l'atelier Renforcer son activité à l’international par une approche en réseau. sur une durée de 3h - j'ai parlé de l'atelier Coopérations européennes : quels effets pour ma structure ? dans un précédent article.

Nous avons conçu le déroulé en 9 étapes alternant contribution des participants, échanges en petits groupes et présentations "descendantes" sur le sujet. Ce déroulé très structuré (avec un support mural.co mis à jour en direct) sur l'après-midi a été mis à l'épreuve du groupe de participants (près de 30 personnes) très actives dans les témoignages et retours.

Le gros défi pour nous a été la diversité des secteurs et des expériences des participants: nous avions indiqué dans la présentation que l'atelier pouvait intéresser "en particulier du spectacle vivant et de la musique", mais le Forum étant consacré à la Culture et au Industries culturelles nous avions près de 30 acteurs (des étudiantes, de jeunes professionnel.les et des personnes très expérimentées) travaillant dans le théâtre, la diffusion en jazz, l'enregistrement musical, la communication culturelle, la levée de fonds dans le numérique dans le secteur de la mode et du luxe (aux Etats-Unis!), le conseil en stratégies internationales culture-tourisme, les festivals de cinéma, la médiation dans le patrimoine...

Pour débuter l'atelier, nous avons demandé à chacun.e de créer sa propre fiche de présentation (nom, structure, secteur d'activité, domaine d'expertise, adresse email et "photo") puis de se présenter au groupe et de l'afficher dans la salle. Cet Ice Breaker était particulièrement intéressant dans le thème de l'atelier en favorisant l'inter-connaissance entre participant.es et le réseautage.

Les étapes suivantes bénéficiaient d'un support mural.co conçu par et complété en direct par Helena.

Ensuite, nous avons demandé aux participants de définir leur(s) réseau(x): formels et informels, institutionnels, personnels, professionnels, de soutien, sociaux, d'études. Chacun contribuait à enrichir cette liste d'exemples et envisager les différentes qualités et apports de ces réseaux dans le cadre professionnels. L'échange a également vite abordé la façon d'entretenir son réseau, parfois de façons très concrète avec l'outillage de base: carte de visite, fichier... et les particularités des réseaux dans le contexte international.

Pour la partie Implication, nous avons sollicité les participants sur leurs attentes vis-à-vis du développement d'un réseau et l'investissement à réaliser:

• Les attentes vis-à-vis du développement de réseau portent sur: les opportunités d'affaires, de collaboration artistique ou de carrière, la visibilité, le recrutement de compétences spécifiques, la défense d'intérêts communs, le plaidoyer, l'échange de bonnes pratiques, l'inspiration, la veille et l'incitation au changement, la recherche de complémentarités.

• Pour l'investissement nécessaires pour le développement du réseau, les participants ont identifié : une contribution active pour le réseau (organisation d'événements par ex.), des actions en communication (savoir parler de soi, supports de communication, réseaux sociaux...), un investissement financier (déplacements notamment), du temps (et donc de la disponibilité), des compétences (linguistiques, sociales, communication...) et de la souplesse d'organisation (notamment pour jongler avec les décalages horaires pour les réseaux internationaux).

Faute de temps, nous sommes passés plus rapidement sur ce qui fait réseau, faute de temps, en faisant un détour par des définitions plus théoriques et pragmatiques (des échanges réguliers, des rencontres).

L'atelier se poursuit en petits groupes (4-5 personnes chacun) pour 2 exercices: Noter sur sa fiche 5 objectif recherchés par le développement du réseau à l'international, puis Indiquer les réseaux auxquels on appartient, ceux qu'on aimerait rejoindre et les obstacles rencontrés.

Compte tenu de la diversité des participants, nous avons organisé les groupes en fonction de l'installation du groupe dans la salle. Ce choix non-orienté de la composition des sous-groupes, impose à chacun de présenter son contexte de travail et favorise la richesse de l'échange de vues inter-sectoriel.

Enfin, Helena présente les typologies de réseaux soutenues par l'Union européenne, apportant ainsi la matière complémentaire pour le dernier exercice personnel: noter les 5 personnes/structures/réseaux qu'on se promet de contacter dans la semaine. Chacun.e repart avec son profil enrichi de pistes de travail à développé et prend le temps d'échanger sa carte de visite ou un contact!

Après l'atelier, nous envoyons à chacun.e un email avec le lien vers le mural.co et les projets cités, ainsi que quelques lectures pour nourrir le sujet.

Helena et moi pratiquons activement l'un.e et l'autre les réseaux européens depuis plusieurs. C'est pour nous un aspect essentiel de la vie culturelle. Nous espérons mener à nouveau et développer cet atelier les prochains mois, c'est également l'objet de notre intervention avec les étudiants en Direction de Projets Artistiques et Culturels Européens à l'Université Paul Valéry Montpellier 3.